Comte Claude Louis de Saint Germai5.pdfNé à Vertamboz, près de Lons-le-Saunier, noble et pauvre, Saint-Germain embrasse la carrière d'enseignant chez les jésuites, puis celle des armes comme lieutenant, dans le régiment de son père. Trop pauvre pour acheter un régiment lui-même, il prend successivement du service dans les troupes de l'Électeur palatin et dans celles du prince Eugène qui lui confie une compagnie. Il combat en Hongrie contre les Turcs, devient colonel chez l'Électeur de Bavière, le futur empereur Charles VII, quitte son armée à la mort de ce prince pour offrir ses services à Frédéric II. Pour entrer en France il accepte un grade inférieur. Sa réputation grandit pendant la campagne de Flandre où Maurice de Saxe le nomme lieutenant général, et surtout pendant la guerre de Sept Ans : il prend en charge la retraite de l'armée après Rosbach en 1757 et après Minden en 1759. De caractère difficile, il rompt avec le duc de Broglie, refuse d'être le conseiller du prince de Condé, passe en Hollande puis au Danemark où Frédéric V l'accueille comme feld-maréchal en 1762. Il jouit de la plus haute considération, combat les Russes, réorganise l'armée. Son peu de connaissance des mœurs et de la langue lui crée des difficultés dans les querelles intérieures. À la mort du roi en 1772, il sollicite sa retraite. Installé en Haute-Alsace, à Lauterbach,
un mémoire de Duboys cite LANDSER ;il vit en philosophe, écrit ses Mémoires. Sur le conseil de Turgot, Louis XVI l'appelle au ministère de la Guerre. Il y accomplit une œuvre utile avec fermeté et désintéressement ; il entreprend des réformes de la discipline dans l'armée, augmente les effectifs, fait disparaître les compagnies privilégiées, mais il adopte des méthodes à la prussienne qui déplaisent (par exemple les châtiments corporels). Il doit démissionner du ministère en 1777.